santé
La santé du Terre-neuve
La santé du Terre-neuve est en générale bonne et son point fort reste sa longévité par rapport aux autres races de même format (les molossoïdes), il arrive que certains spécimens arrivent à atteindre 12 ans, voire 14 et même 15 ans.
Mais avant d’en arriver à ce record, il ne faut pas se voiler la face : la race est belle et bien sensible à certaines anomalies récurrentes que les éleveurs professionnels s’évertuent d’enrayer au maximum en sélectionnant leurs reproducteurs. Le souci d’un éleveur consciencieux est de préserver, même d’améliorer la santé du cheptel. Certaines affections peuvent échapper à son œil d’expert, les examens de santé complémentaires ont alors leur place pour l’aider à ne pas propager certaines affections…
Néanmoins l'homme n'a pas encore toutes les cartes en main concernant les caprices de la génétique : science sournoise qui laisse encore nos terre-neuve "victimes" des soucis de santé énumérés ci dessous...
Les cardiopathies rencontrées fréquemment chez le Terre neuve sont essentiellement congénitales et héréditaires :
- la persistance du canal artériel : le canal artériel est une communication entre l'aorte et l'artère pulmonaire. Ce canal se ferme normalement à la naissance lorsque le poumon se remplit d'air. On dit qu'il y a persistance de canal artériel lorsque l'obstruction ne s'est par réalisée.
- la sténose sous aortique : il s'agit d'un rétrecissement entre la chambre de chasse du ventricule gauche et de l'aorte ; lorsque le ventricule gauche se contracte, le sang est éjecté vers un orifice rétreci, ce qui provoque des turbulences et donc un souffle cardiaque.
- la sténose pulmonaire : se caractérise par un rétrécissement au départ de l'artère pulmonaire, au niveau de la valve pulmonaire.
- Les dysplasies de valves mitrales et tricuspides : ce sont des anomalies de développement des valves mitrales et tricuspides.
- La cardiomyopathie dilatée : est une cardiopathie acquise, c'est à dire qu'elle n'est pas présente à la naissance et qu'elle apparait au cours de la vie de l'animal. la cardiomyopathie dilatée est une dilatation des cavités cardiaques secondaires à une défaillance de la contractilité du muscle cardiaque.
Le diagnostic de toutes ses anomalies demande une étude du coeur plus poussée qu'une simple auscultation, seule l'échocardiographie avec doppler permet l'identification de la pathologie.
Pour toutes ses pathologies cardiaques connues sur la race, il existe ou des traitements médicamenteux ou des chirurgies réparatrices.
La cystinurie est une maladie génétique (héréditaire) due à l’accumulation de cystine dans le rein qui provoque la formation de calculs rénaux et des inflammations de l’appareil urinaire. Le chien a des difficultés à uriner et peut présenter du sang dans les urines. Ces symptômes apparaissent dès 6 mois chez le chien. Non soignée, cette pathologie peut conduire au dysfonctionnement du rein et à la mort du chien.
La maladie est heureusement peu fréquente, mais 20 à 30% des chiens peuvent être «porteur sain » au sein d’un élevage ou d’une lignée spécifique. Le chien « porteur sain » ne sera pas malade : il ne sera pas touché par la cystinurie, mais il transmettra l’anomalie génétique à la moitié de sa descendance.
Fort heureusement il existe un test ADN qui permet de faire un dépistage efficace et de permettre des mariages judicieux qui devraient à terme et à condition que chaque naisseur soit scrupuleux éradiquer la maladie sur la race.
Dysplasie des hanches :
Encore appelée dysplasie coxo-fémorale, c'est une affection à composante héréditaire, caractérisée par un développement anormal de l'articulation coxo-fémorale.
La tête du fémur s'adapte mal dans la cavité articulaire de la hanche (acétabulum). Cette mauvaise coaptation s'accompagne souvent d'une laxité excessive du ligament qui lie la tête du fémur à l'acétabulum (ligament rond). La conséquence est une usure prématurée des surface articulaire, une arthrose précoce, voire un désemboîtement (luxation) de la hanche.
Elle est fréquente chez les chiens de grande taille et à croissance rapide (notamment Berger allemand, Terre-Neuve, Labrador...).
La dysplasie est une maladie héréditaire à transmission complexe : plusieurs gènes peuvent favoriser son apparition, mais il existe aussi des facteurs non génétiques favorisants comme
- un formant grand et /ou lourd
- une croissance rapide-une alimentation trop énergétique ou de mauvaise qualité pendant la croissance
-le surpoids
-une activité excessive pendant la croissance.
Dysplasie du coude : la dysplasie du coude a les mêmes modes de transmission que la dysplasie coxo-fémorale (génétiques-héréditaire, environnemental, alimentaire...).
La dysplasie du coude est un terme qui regroupe plusieurs affections :
-l'ostéochondrite dissécante
-la non-union du processus anconé
-la fragmentation du processus cornoïde médial
-l'incongruence articulaire.
Ces affections générent une instabilité de l'articulation qui entraine la formation d'arthrose .Les moyens de diagnostiquer les dysplasies de hanches et de coude sont réalisés à l'aide de radiographies simples pouvant être compléter par scanner et arthrographie.Traitements chirurgicaux envisagés dans les phases sévères.
la dilatation - torsion de l'estomac :
Le chien est pratiquement le seul animal susceptible de présenter ce syndrome, par le fait que son estomac présente une assez grande mobilité, notamment autour de son grand axe. Sont surtout concernés les chiens de grand format : Berger allemand, Briard, Beauceron, Danois, Doberman, Saint- Bernard… Les animaux nerveux ou inquiets sont également des sujets à risque.
Ce syndrome aigu survient brutalement, il est du à l’accumulation de liquides et de gaz en très grande quantité dans l’estomac qui n’arrive plus à se vidanger, la dilatation se compliquant souvent d’une torsion de l’estomac qui bascule selon son grand axe et se tord véritablement. Qu’il y ait torsion ou non, les conséquences en sont fatales rapidement. En effet, la compression des gros vaisseaux sanguins de la région stomacale interrompt la circulation sanguine entre le bas du corps et le cœur, entraînant par la même des troubles cardiaques gravissimes conduisant à la mort, ainsi que des troubles métaboliques eux aussi mortels.
La prise en charge doit être la plus rapide possible, les taux de réussite dépassant les 90%, si le chien est conduit dans la première heure chez le vétérinaire.
Prévention :
Tout d’abord, il est important de distribuer la ration journalière en 2 voire 3 repas.
Puis de laisser le chien au repos dans les deux heures qui suivent chaque repas, en particulier de veiller à ne faire pratiquer au chien aucun jeu entraînant des courses, des sauts et cabrioles diverses.
Adopter un aliment pour chiens de grande race : Que ce soit sous forme de ration ménagère ou d'aliment sec industriel, la ration devra comporter peu d’éléments fermentescibles, devra occuper le moins de volume possible et sera composée d'ingrédients nécessitant une mastication la plus longue possible pour diminuer la vitesse d’ingestion ainsi que la gloutonnerie.
Retenir donc que ce grave problème nécessite un transport rapide chez votre vétérinaire, condition absolue de la survie de votre animal. Le respect de règles d’hygiène de vie, alimentaires et comportementales, permettra en partie de prévenir ce risque.